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Né en 1953.
Vit et travaille à Nîmes.

 

Le travail de Stéphane BORDARIER se distingue par une recherche toujours plus singulière et profonde de la couleur sur une certaine qualité de surface. La préparation de la couleur, la forme ainsi que la surface du support forment l’essence même de son travail. 

 

Inspiré par la peinture monochrome des années 60-70, il a su se faire une place dans le milieu de l’art contemporain français. Il vit et travaille actuellement à Nîmes.

" l’artiste expérimente (...) une technique visant à superposer deux couleurs dans ce que l’on pourrait appeler le devenir pictural. En d’autres mots, les couleurs ne sont plus mélangées préalablement à leur application sur la toile mais pendant celle-ci. Fidèle à ce principe, Bordarier a dans cette œuvre appliqué une première couche de peinture bleue (absorbée comme à son habitude par une sous-couche de colle à peau) puis recouvert et mélangé à celle-ci une couche de peinture rouge. Cette ultime étape de recouvrement conçue à l’aide d’une raclette permet à l’artiste de provoquer une surface chatoyante, faussement monochrome dans la mesure où certains endroits « accidentés » laissent transparaître un surplus de bleu ou de rouge. Pour saisir ces accidents et impuretés sans pour autant perdre de vue l’ensemble, le spectateur est contraint de se plier à une chorégraphie où la

recherche de la juste distance est synonyme d’un élan contradictoire se caractérisant tantôt par une compulsion à abusivement s’en approcher, tantôt à trop s’éloigner du diptyque. Et si au cours de ces déplacements, l’œuvre finit, presque miraculeusement, par imposer ladite distance, celle-ci est non seulement tributaire du rythme imposé par ces va-et-vient mais aussi corolairement dépendante de conditions spatiales et « atmosphériques » inaliénables. Ce côté hic et nunc inscrit évidemment son œuvre dans une longue histoire de l’abstraction que l’on se gardera bien de circonscrire chronologiquement. Il serait effectivement vain comme s’y sont obstinés de nombreux critiques et historiens de l’art formalistes de décréter qu’une œuvre abstraite se résume à elle même, à ce qu’elle nous donnerait à voir. Le lien à l’enveloppe architecturale, la perméabilité aux conditions lumineuses, la dimension anisotrope propre à tout exercice d’imprégnation, tous ces éléments fluctuants constituent in fine l’œuvre.(...)

 

Eric Verhagen, Stéphane Bordarier : 1.IV.2010 (140 x 280 cm, huile sur toile), in in Stéphane Bordarier, 2011, éd. Liénart / Galerie Jean Fournier, Paris  

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