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Léonore Chastagner, née en 1992.

Vit et travaille à Montpellier

 

" J’utilise la céramique, la miniature, pour fabriquer des retraites, des refuges, des chambres fictives. Mon travail se concentre sur la maison : gestes d’attente, objets au repos composent des atmosphères en suspens, entre sculpture et environnement. À la frontière du relevé ethnographique, j’emprunte aux formes traditionnelles de la muséographie remises en jeu par une préférence pour le mou, l’artisanal et le familier. En m’appropriant des pratiques de création domestique, considérées comme sans valeur et appelées « passe-temps », j’oscille entre la référence classique et le désuet pour aborder la notion d’attente liée au féminin. Je procède par l’enregistrement, la captation fidèle, précise, presque documentaire. Je puise dans ce qui est déjà là, dans ce qui m'appartient, je l’identifie, je l’observe, je le déplace, sans le dénaturer

 

La céramique est mon matériau principal. Les pièces ci-dessus sont réalisées par modelage et sont à l’échelle 1. C’est un processus lent, qui passe par le regard. Je me sers de la céramique comme d’un appareil photo, de façon objective par rapport au réel, et en opérant des cadrages. Je constitue un répertoire de gestes et d’objets liés au corps dans le contexte du quotidien. Je choisis des éléments communs, mais précis. Ici, le geste de ramener une jambe sur elle-même, de plier la seconde, le pied ancré au sol. Je concentre l’attention sur le bas du corps et ne sculpte que cette unité. Pour cet accrochage, un rectangle blanc est tracé au sol. Il est aux dimensions d’un studio, ou d’une chambre. C’est un repère fluide, matériel et immatériel à la fois, autour duquel les éléments s’organisent

Cette collection de gestes et d’objets s’étend à des espaces entiers, dans des environnements miniatures. L’utilisation d’une vitrine isole la scène, la rend communicable, exportable, à mi-chemin entre la maison de poupée et le diorama.

Je laisse la terre nue, sans émail, c’est la teinte naturelle de l’argile qui donne sa couleur à l’objet. Je sculpte les éléments dans leur temps d’arrêt. Ils sont rangés, pliés, ordonnés. La céramique est le matériau des fouilles archéologiques, de la preuve, de la trace, de la permanence. Elle me sert à tenir une sorte de journal, à inscrire le quotidien dans la durée"

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